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    les disciplines

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     la Takeda ryu Nakamura-ha  enseigne sept disciplines en Europe :

     

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    Iaido 

     

    Jukenpo 

     

    Jodo 

     

    Kendo 

     

    Shuriken-jutsu 

     

    Shugijutsu 


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     LES SENSEI DU DOJO

     

    GILLES ROBIN                                           NICOLAS ALMAND


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    La legende de Takeda shingen

     

     

    Nous sommes à la fin de l’époque Muromachi. En cette fin de XV° siècle, le japon est secoué par une suite de guerres civiles où tous les grands daimyo de l’époque luttent pour le pouvoir. Cela est resté dans l’Histoire comme le « sengoku-jidaï ». Le gouvernement militaire, bakufu, est complètement dépassé. L’empereur vit reclus dans son palais et n’a qu’un rôle protocolaire. Encore une fois, le Japon sombre dans l’anarchie. Dans ce contexte troublé, deux grand chefs de guerres vont se livrer des combats acharnés sur plus de vingt ans. L’histoire des deux daimyo est totalement lié. De même que leurs nom ont marqué l’Histoire du Japon féodal. Les deux grands chefs ont sûrement marqués durablement les mémoires car ils incarnaient les plus belles vertus des anciens samourais . Takeda Shingen ( 1521-1573 ) et Uesugi Kenshin ( 1530-1578 ) sont les derniers samourais des temps anciens. Les guerriers à l’arc et a cheval. Le modernisme, sous la forme des arquebuses importé par les portugais, va profondément changé l’histoire militaire et donc les samourais. Une page sera tournée avec eux. Les jeunes samourais qui viendront ensuite, rêveront avec nostalgie sur les exploits des anciens guerriers.

    Takeda Shingen est né en 1521 dans la province de Kai. Région montagneuse et sans accès à la mer. Son père, Takeda Nobutora, était le seigneur de la province. Les chroniqueurs de l’époque parle de lui comme d’un tyran. Il mena de nombreuses guerres contre ses voisins pour obtenir un accès à la mer. Ses vassaux le suivaient plus par crainte que par fidélité .Bien qu’il n’obtenu jamais accès à la mer tant convoité, il ne fut jamais vraiment vaincu. Le jeune Shingen vécu donc son enfance dans une ambiance de guerres et tout naturellement eu une éducation très guerriere . On dit de lui dès son plus jeune âge qu’il était rusé et très vif. Au printemps 1536 il entrât dans le monde des adultes et devint samourai . A ce titre, il aurait enfin le droit de participer avec son père à une de ses innombrables batailles. Moment qu’il attendait avec une grande impatience. Il n’eut pas à attendre longtemps. Cette même année, son père mis le siège au château d’Unnokuchi dans la province voisine de Shinano. Le seigneur du château, Hiraga Genshin, avait pris quelques précautions depuis longtemps contre son envahissant voisin. 

     

     

    La place était prête à soutenir un long siège, les vivres et le saké ne manquait pas. On était en décembre, et les soldat du clan Takeda gelaient dans la neige sans pouvoir emporter la décision de la bataille. Nobutora décidabrusquement de rompre le siège et de regagner ses terres. Le jeune Shingen sauta sur l’occasion et demanda à son père le commandement de l’arrière garde de l’armée. Nobutora donna son accord, ne voyant pas quelle gloire son fils pouvait retirer à ce commandement. De suite, Shingen passa en revu ses hommes. orte de 300 hommes environ, l’arrière garde de l’armée de son père était composés de samourai aguerris par les années de lutte. Les qualités de chef de Shingen était déjà évidente. Il s’inquiétât du moral de ses troupes, organisât son ravitaillement aussi bien en vivres qu’en vêtements chauds. Sa petite troupe voyait en lui un chef en qui elles pouvaient faire confiance. L’héritier du clan Takeda fut tout de suite aimé de ses hommes.

     

     

     

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    L’Ere Meiji (1868-1912)

     

     

    L'Occident pour modèle (1868-1877)

    En janvier 1868, à Kyoto, les jeunes samurai des clans favorables à l'empereur proclament sa restauration. Il s'agit, en particulier, de ceux de Choshu (extrême Ouest de Honshu) et de Satsuma (Sud de Kyushu), qui ont pu jauger la supériorité technique et militaire des Occidentaux en les combattant en 1862-1864. Aussi, de conservateurs xénophobes, les membres de leurs élites sont devenus rapidement en partie des progressistes favorables à une modernisation du Japon, dans le but de rétablir son indépendance nationale. Ces hommes, qui vont diriger le pays jusqu'à la veille de la Première Guerre mondiale, vont en faire un État centralisé et fort, ouvert sur le monde après plus de deux siècles d'isolationnisme. Dans ce but, l'archipel nippon, comme il s'était jadis mis à l'école de la Chine, va prendre modèle sur les puissances occidentales pour se rénover et retourner contre elles leurs propres armes.
    Avant cela, les troupes pro-impériales doivent en finir avec la résistance d'une coalition de seigneurs féodaux (daimyo) du nord de Honshu et une force navale repliée sur Hakodate (aujourd'hui à Hokkaido) restées fidèles au dernier shogun TOKUGAWA (guerre civile de Boshin, 1868-1869). 

    Dès avril 1868, le jeune empereur Mutsuhito (1852-1912) prête cependant un serment en cinq articles, qui annoncent les changements prévus par le nouveau régime et l'ouverture officielle du Japon. Le monarque proclame peu après une nouvelle ère Meiji (du "Gouvernement éclairé"), qui va correspondre au temps de son règne, Meiji lui servant aussi de nom posthume après sa mort. Il transfère également la capitale impériale de Kyoto à Edo, prenant alors pour nom Tokyo (Capitale de l'Est), où l'ancien château shogunal devient sa résidence. 
    Les nouveaux dirigeants du Japon se recrutent parmi les jeunes samurai des fiefs méridionaux partisans de l'empereur, auxquels sont associés des dignitaires de sa cour, se contentant souvent de postes honorifiques. Par certains aspects de leur action, ils engagent une véritable révolution tranquille en mettant fin à certaines structures féodales et archaïsmes persistants. Ils vont chercher, par l'imitation de l'Occident, à placer le pays sur les rails de la modernité, pour tenter d'en faire une locomotive, au moins en Asie, parmi les puissances les plus avancées techniquement de la fin du XIXe siècle. Dans le même temps, ils forment une oligarchie qui, née sous le shogunat des TOKUGAWA, conserve une conception assez retardataire du pouvoir, plus proche de l'autocratie que des idées démocratiques. 

    Néanmoins, dès 1869, les daimyo, ceux de Satsuma et de Choshu montrant l'exemple, restituent leurs fiefs à l'empereur. Ces derniers sont d'ailleurs supprimés en 1871 et refondus en un nombre moins important de préfectures (ou départements : ken). Dans le même temps, le shinto redevient une religion d'État, insistant sur la fidélité au souverain et refaisant de lui véritablement un dieu pour ses sujets. Même si d'autres cultes sont également pratiqués, comme le bouddhisme ou le christianisme redevenu autorisé mais restant très minoritaire. 
    L'éducation fait l'objet d'une attention spéciale. En 1872, un système scolaire obligatoire est instauré. Des universités impériales ou privées commencent à être créées, comme celle de Tokyo, entre 1869 et 1877. Afin de former les Japonais aux sciences et aux techniques modernes, on y fait venir des enseignants étrangers, attirés par de fortes rémunérations. Des missions et des étudiants sont aussi envoyés en Europe et aux États-Unis pour se former et y copier ce qui se fait de mieux dans les domaines des technologies, de la politique ou de la justice. Ce mouvement a même débuté dès la période de la fin du shogunat des TOKUGAWA. Les missionnaires protestants, entre autres, fondent des écoles au Japon. Gratuites, elles représentent une charge de moins pour le gouvernement.

    Car le Japon a besoin d'argent pour mener à bien sa rénovation qui poursuit, avant tout, deux buts primordiaux : industrialiser le pays et mettre sur pied une armée moderne. Au-delà, il compte bien retrouver une complète indépendance par rapport aux conditions des "traités inégaux" imposés par les puissances colonialistes occidentales. D'abord, pour mettre un terme aux privilèges d'extraterritorialité dont bénéficient leurs ressortissants dans l'archipel, et afin de pouvoir fixer à sa guise ses droits de douane. 
    Aussi, l'État japonais qui, outre les domaines des daimyo, a récupéré ceux de l'ancien shogunat, s'attelle à des réformes fiscales et tente de récupérer ses prérogatives dans le domaine du commerce. Il favorise le développement industriel qui se traduit par le dynamisme de la sériciculture ou des filatures. Il finance la mise en place d'infrastructures : train, routes, ports, poste, télégraphe, etc. Une première ligne de chemin de fer, reliant Tokyo à Yokohama, est inaugurée en 1872. Le yen, devise du pays, apparaît en 1871, et un système bancaire se met en place. 

    Une armée Saigo, Takamoridevenue nationale prend la France pour modèle, puis l'Allemagne prussienne après la défaite de 1870. En 1873, la conscription militaire est établie et ses effectifs, encadrés et équipés à l'occidentale, sont désormais recrutés en priorité parmi les paysans, auxquels une réforme foncière donne au même moment la propriété de la terre. 
    Dans le même temps, outre la famille impériale (kozoku), la société est divisée en trois classes sociales : noblesse (kazoku, incluant les daimyo), samurai (shizoku) et roturiers (heimin). Cependant, les samurai, vestiges de la féodalité, sont voués à disparaître, bien que les hommes qui gouvernent le Japon appartiennent à ce groupe. En 1876, le port du sabre leur est dorénavant interdit et ils ne sont plus pensionnés par l'État. Une faction de mécontents ne veut pas se résoudre à se fondre dans la masse des roturiers. Elle se soulève à Satsuma, en ralliant la personne du plus prestigieux d'entre eux, un ancien général ayant combattu pour l'empereur, SAIGO Takamori (1827-1877). Ce dernier se suicide peu après, constatant que les sabres de l'ancien monde ne peuvent rien contre les fusils de la nouvelle armée... 

    La modernisation s'accélère (1877-1894) 

    L'industrialisation rapide du Japon et l'imitation de l'Occident se poursuivent sous la houlette de l'État. Mais, dans les années 1880-1890, les dépenses occasionnées par les rénovations contraignent le pays à des mesures d'austérité. Le ministre des Finances - et futur Premier Ministre - MATSUKATA Masayoshi (1835-1924) réduit l'inflation, fait remonter la valeur du yen et crée la Banque du Japon. 
    C'est aussi à ce moment, après une phase de décollage économique initiée par la puissance publique, que l'industrie, suite à des dénationalisations, se trouve concentrée entre les mains de quelques grands hommes d'affaires. Ceux-ci, souvent d'anciens samurai, qui perpétuent l'esprit de cette classe dans leurs nouvelles activités, se révèlent très liés aux gouvernants du pays. Leurs entreprises, familiales à l'origine, forment ainsi des grands groupes financiers et industriels - ou zaibatstu (littéralement cliques financières) - en situation d'oligopole sur le marché national. Il s'agit en particulier detrusts comme Sumitomo, Mitsui ou Mitsubishi.

    Entre 1875 et 1890, un conseil d'"aînés fondateurs" (genro), nommé par l'empereur, est fondé. Celui-ci s'inscrit dans la lignée du "conseil des anciens" (roju) de l'ex-shogunat des TOKUGAWA et préfigure la future Chambre des Pairs. Il prépare la promulgation d'une constitution qui s'inspire de ce qui se fait dans les pays occidentaux, comme l'organisation du gouvernement qui se met alors en place avec ses cabinets ministériels. Mais les constituants japonais se méfient cependant des idées sur la démocratie et sur les libertés personnelles - voire bientôt parfois socialisantes -, que les Japonais partis en séjour à l'étranger ramènent avec eux. 
    En 1889, ils préfèrent faire adopter une constitution plus proche de celle de l'Allemagne prussienne, qui insiste sur la prépondérance de l'empereur, devant lequel le gouvernement est responsable. Elle entre en vigueur l'année suivante et prévoit l'instauration d'un Parlement, la Diète. Celle-ci se compose d'une Chambre des pairs, un sénat regroupant des nobles dont d'anciens daimyo, et une Chambre des représentants, éligibles au suffrage censitaire par une très faible partie de la population masculine. Les premières élections de 1890 tournent d'ailleurs en faveur de partis libéraux et progressistes créés peu auparavant en réaction contre le régime en place. Ils ne l'incitent pourtant qu'à adopter une politique encore plus autoritaire. 

    Cependant, la population, éduquée et formée, s'accroît régulièrement et ne trouve plus toujours d'emplois dans l'industrie. Une partie d'entre elle est contrainte à l'émigration, notamment vers Hawaï, les États-Unis et l'Australie. Dans le même temps, l'archipel a étendu ses frontières exiguës aux îles Ryukyu (1879), au Sud. Il poursuit aussi au nord la colonisation d'Ezo (rebaptisée Hokkaido) et des îles Kouriles, au détriment du peuple autochtone des Ainu. 
    Outre chez les capitaines d'industrie, l'esprit des samurai survit également au sein de l'armée nationale où les officiers continuent à porter le sabre. Dès le début des années 1860, les dirigeants de Satsuma, après avoir été bombardés par les navires des Britanniques, méditent rapidement leur échec et demandent à ceux-ci de les aider à développer une flotte moderne. Des hommes de ce fief méridional servent bientôt de cadres à la nouvelle marine japonaise de type occidental qui prend réellement son essor à la fin des années 188O. Le Japon, dorénavant prêt à entrer dans le concert des puissances coloniales, dispose ainsi d'un outil militaire susceptible d'appuyer sa volonté d'expansionnisme en Asie et dans le Pacifique. 

    Une puissance internationale (1894-1912) 

    Dès le milieu des années 1870, l'archipel renoue avec les appétits de conquête de TOYOTOMI Hideyoshi, trois siècles plus tôt, visant la Corée. Il inaugure une politique interventionniste à son encontre et commence à s'y implanter de la même manière que les Occidentaux ont fait intrusion chez lui. Au même moment, une expédition militaire est également menée contre l'île chinoise de Formose (aujourd'hui Taïwan). 
    La Chine intervient d'ailleurs aussi dans les affaires de la Corée et ses intérêts y entrent en concurrence avec ceux du Japon, aboutissant à un conflit sino-japonais (1894-1895). Les Nippons l'emportent facilement sur terre et sur mer et leur pays démontre qu'il est devenu une puissance en Asie avec laquelle il faudra désormais compter. À l'issue du traité de Shimonoseki (Japon, 1895), il reçoit une forte indemnité de la Chine et étend sa domination sur Formose, les îles Pescadores et le Liaodong (Mandchourie, au nord-est de la Corée). Dans cette péninsule se situe Port-Arthur, base militaire âprement disputée entre les deux camps.

    Toutefois, la Russie intervient, appuyée par l'Allemagne et la France, pour priver le Japon d'une partie de sa victoire. Le Liaodong et Port-Arthur sont restitués à la Chine et passent peu après dans le giron des Russes (1898) désireux, comme les Japonais, de contrôler la Mandchourie et la Corée. 
    Le Japon, qui a gagné du galon dans le concert des grandes nations, participe aux côtés des puissances occidentales à la répression de la révolte des Boxers en Chine (1900). Mais il reste isolé diplomatiquement tandis que ses ambitions se heurtent maintenant à celles de l'expansion tsariste. Avant d'en découdre, l'archipel conclut une alliance avec la Grande-Bretagne (1902), rival de la Russie en Asie. Les Japonais se plaisent d'ailleurs à établir des rapprochements avec cet autre État insulaire, qui a créé un vaste empire et qui a par le passé soutenu la restauration du pouvoir de leur monarque. 

    Le conflit russo-japonais (1904-1905) débute suite à une initiative nippone, sans déclaration de guerre. Les combats terrestres et maritimes principaux ont lieu autour de Port-Arthur, Moukden (Mandchourie) et près des îles Tsushima, entre le Japon et la Corée. Certes, la Russie tsariste est affaiblie par des troubles révolutionnaires et par les distances maritimes à parcourir pour les renforts de sa flotte de la Baltique venus se faire couler par les Japonais au large de leur archipel. 
    Mais la victoire nippone est un véritable choc pour l'Europe et les États-Unis. Le Japon est désormais devenue la principale nation d'Asie et le premier pays non occidental à défaire une puissance impérialiste avec un armement moderne. Parmi d'autres, le journaliste américain Jack LONDON est alors correspondant de guerre en Corée et en Mandchourie. Socialiste, il est aussi, paradoxalement, persuadé de la supériorité de la "race" anglo-saxonne et un Californien inquiet de l'ampleur de l'immigration asiatique aux États-Unis. Aussi, il voit dans cette victoire du Japon une manifestation concrète de ce "Péril jaune" qu'il redoute, comme beaucoup de Blancs de son époque... 

    Néanmoins, suite au traité de Portsmouth (États-Unis, 1905), la Russie abandonne ses prétentions sur la Mandchourie, son chemin de fer, et sur la Corée au profit du Japon. Celui-ci y gagne également le Liaodong et Port-Arthur, ainsi que la partie sud de l'île de Sakhaline. La péninsule coréenne devient un protectorat japonais, avec pour résident général ITO Hirobumi (1841-1909), inspirateur de la constitution de 1889 et plusieurs fois Premier ministre. Après son assassinat, la Corée est même annexée (1910). 

     

    Dans ses affaires intérieures, le Japon a en outre, entre 1894 et 1911, retrouvé sa complète autonomie par rapport aux "traités inégaux" contractés avec diverses puissances occidentales. Il est ainsi débarrassé des privilèges d'extraterritorialité dont jouissaient certains étrangers et peut fixer à nouveau librement ses droits de douane. 

    Dans les années 1910-1911, le régime en place continue à gouverner avec poigne. Une police politique est créée et l'opposition de gauche est mise au pas, notamment suite à la découverte d'un complot, peut-être un prétexte fabriqué, contre l'empereur. Ce dernier, Mutsuhito (ou Meiji), meurt en 1912. À l'annonce du décès de son souverain, le général NOGI, héros de la guerre russo-japonaise, se suicide avec son épouse. Ce geste anachronique de fidélité inspiré par l'ancienne tradition des samurai conforte une montée constante du nationalisme dans l'archipel.


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    Edo jidai (1616-1867)

     

    L'instauration de la dictature de la paix (1616-1651)

    Tokogawa IeyasuTOKUGAWA Ieyasu (1543-1616) devient shogun en 1603. Il fonde le troisième shogunat (ou bakufu) japonais, celui des TOKUGAWA, dit aussi celui d'Edo, d'après le nom de la ville (aujourd'hui Tokyo) de l'est de Honshu, où il installe le centre de son autorité. Cette dernière éclipse dès lors Kyoto, la cité impériale, dans son rôle de capitale et devient le vrai centre politique du pays.
    Théoriquement, le shogun TOKUGAWA est un dictateur militaire qui détient son pouvoir par délégation de l'empereur du Japon. En réalité, c'est bien le premier qui gouverne l'archipel, tenant le second et sa cour sous sa coupe et l'obligeant à se contenter de vivre de revenus financiers relativement modestes.

    La bataille de Sekigahara (1600) a rendu Ieyasu maître du pays. Ensuite, le shogunat établit son administration directe sur de nombreux domaines. Les autres fiefs sont redistribués aux seuls grands seigneurs féodaux (daimyo) ayant soutenu Ieyasu. Outre Edo et Kyoto, le shogunat étend également sa domination sur les grandes villes, souvent riches et commerçantes, comme Osaka, Sakai, Nara et Nagasaki. Ieyasu et ses successeurs, son fils Hidetada (1579-1632) et son petit-fils Iemitsu (1604-1651), renforcent le caractère autoritaire du régime et le dotent de diverses institutions. Ainsi, le shogun est assisté par un "conseil des anciens" (roju), de cinq membres, présidé par un "grand ancien" (tairo), et appuyé par un conseil auxiliaire de "moins anciens" (wakadoshiyori). Des préfets sont placés à la tête des grandes villes contrôlées directement par le régime et un gouverneur surveille Kyoto.

    La grande décision du shogunat des TOKUGAWA demeure la fermeture du Japon aux étrangers, progressive à partir de 1616, puis quasiment complète à partir de 1639. Elle va couper l'archipel du reste du monde pendant plus de deux siècles. Dans un premier temps, les ports d'Hirado et de Nagasaki (Kyushu) continuent à être ouverts. Puis, Portugais, Espagnols et Anglais, présents depuis le début du XVIIe siècle avec les Hollandais, sont sommés de partir. En 1637, intervient l'insurrection des catholiques japonais de Shimabara (Kyushu), réprimée dans le sang par les troupes du shogunat, aidées par les navires et les canons des Hollandais, protestants. Ces derniers, confinés dans l'îlot artificiel de Dejima, dans le port de Nagasaki, sont désormais les seuls Européens autorisés à venir au Japon. Le christianisme y est à nouveau prohibé. Tandis que les Japonais expatriés sont interdits de retour, l'archipel ne reçoit plus que, quelques fois par an, la visite de quelques bateaux chinois, coréens et hollandais dûment autorisés. Shimabara constitue d'ailleurs la dernière grande manifestation de violence collective connue sous le shogunat.

    Dans les affaires intérieures, le nouveau régime instaure sa dictature de la paix. Afin d'en finir avec les anciennes divisions ré江戸図屏風gionales, un contrôle sévère s'exerce sur les daimyo. Ceux-ci sont inclus dans une hiérarchie en fonction de leur degré d'alliance aux TOKUGAWA. Leur autonomie par rapport à l'autorité centrale du shogun est supprimée par un système coercitif qui les menace d'une plus ou moins grande disgrâce. Surveillés par des inspecteurs, ils sont éventuellement punis par leur déplacement dans un fief au revenu moins important, voire en sont privés ou obligés de se suicider. Leurs finances sont affaiblies par le paiement des travaux du château shogunal édifié à Edo et l'obligation de fournir des troupes.
    Ils sont aussi contraints à une "présence alternée" (sankin-kotai) d'une année sur deux à Edo, où ils laissent leurs principales épouses et leurs héritiers sous la menace du shogun durant l'année passée dans leurs domaines. Ce devoir d'entretenir une double résidence, un seul château par fief, irréparable sans autorisation, mais aussi un palais dans la capitale shogunale, est conçu pour les appauvrir. Tout comme le fait de se déplacer vers Edo et en revenir avec leur suite en un dispendieux cortège, le long de routes imposées, comme celle du Tokaido, qui conduit de Kyoto à Edo en 53 étapes. Elle comporte d'ailleurs autant de barrières où la police des TOKUGAWA vérifie les possibles déplacements frauduleux d'armes, voire des femmes du daimyo, assujetti jusque dans sa vie privée. En l'occurrence, il lui est même interdit de se marier sans en référer au shogun...

    En ce XVIIe siècle, le groupe des guerriers représente 6 à 7 pour cent des Japonais. Il se distingue du reste de la population (paysans, commerçants et artisans), sur lequel il a le droit de vie et de mort, par le port de deux sabres, le long (katana) et le court (wakizashi). En fait, le shogun TOKUGAWA a domestiqué cette classe et l'a organisée dans une structure pyramidale. Il en constitue la tête avec, au-dessous de lui, les daimyo, commandant et regroupant au sein de leurs clans respectifs ces samurai. Ceux-ci se répartissent en différentes catégories en fonction du fief ou du revenu dont ils ont l'usufruit en échange de leur fidélité à leur seigneur. Ils obéissent à un code moral fixé à cette époque, le bushido (voie des guerriers), prônant des valeurs de maîtrise de soi, de frugalité, de chevalerie et de dévouement qui trouvent leur manifestation ultime dans le suicide ritualisé (seppuku, appelé improprement en Occident hara-kiri). Ce dernier va demeurer l'une des rares manifestations de violence individuelle. En effet, une fois que le shogunat des TOKUGAWA a établi sa dictature de la paix, il va réduire progressivement les samurai à devenir des guerriers virtuels, maniant surtout le sabre de bois (développement du kendo). Le pouvoir, bien que militaire à l'origine, va les inciter à se cultiver pour se transformer en bureaucrates au service du régime.

    Vassaux de perdants de la bataille de Sekigahara ou de daimyo disgraciés plus tard, certains samurai se transforment en errants sans maître, devenant des ronin (littéralement hommes de la vague). Le shogunat interdit d'ailleurs les suicides collectifs par fidélité après la mort d'un daimyo destitué, qui tendaient à se généraliser. De plus en plus nombreux, ces déclassés se font donc enseignants pour les plus instruits, artisans ou, plus prosaïquement, brigands. Leur révolte est réprimée après la mort du shogun Iemitsu (1651), puis ils finissent par se fondre dans le reste de la population.
    En outre, les problèmes d'argent, qui vont devenir récurrents pour les TOKUGAWA, commencent à apparaître avec les dépenses somptuaires occasionnées par la construction des monuments funéraires des premiers shoguns de la dynastie à Nikko (aujourd'hui au nord de Tokyo).

    Apogée et déclin du shogunat des Tokugawa (1651-1853)

    Du XVIIe au Two geishaXIXe siècle, les TOKUGAWA ne vont pas cesser de se cramponner à leur objectif premier de perpétuer leur régime. Dans ce but, ils ont imposé une paix civile qu'ils voudraient maintenir par l'immobilisme politique et social à l'intérieur de l'archipel nippon, et l'isolationnisme envers l'extérieur. Leur conservatisme est conforté par l'adoption d'une idéologie officielle néo-confucianiste, inspirée du modèle toujours présent de la Chine. 
    Cependant, le Japon tourne ainsi le dos au progrès technique et aux développements qui naissent en Europe à l'époque de la Révolution industrielle. Au contraire, parmi l'élite dirigeante de la classe des guerriers va continuer à prévaloir l'idée, de plus en plus rétrograde, que l'agriculture et, surtout, la production de riz, doivent demeurer les fondements de l'économie.

    En dépit du blocage social, un exode rural très important grossit les populations des grandes villes et y augmente la misère. Mais, à côté, une bourgeoisie citadine (les chonin) s'y épanouit également. Elle profite de l'essor du commerce, favorisé par la fin de la segmentation du Japon en fiefs de daimyo imposant anciennement des entraves douanières. Cette situation disparaît au profit de la constitution d'un grand marché intérieur et d'une économie monétaire enfin étendue à tout le pays. Daimyo et samurai, appauvris par le shogunat, vont d'ailleurs de plus en plus s'endetter auprès des chonin et se lier à eux, notamment par le biais d'unions matrimoniales.
    La prospérité des chonin est aussi à l'origine de l'émergence d'une nouvelle culture, dite de l'ère Genroku. Plus frivole que celleaffectionnée par les guerriers, elle connaît son sommet au tournant du XVIIe siècle et s'épanouit dans les quartiers des plaisirs, comme Yoshiwara à Edo. Ce "monde flottant" est notamment le domaine de la geisha, courtisane et aussi experte dans la pratique de divers arts, la musique notamment. Les auteurs d'estampes et de xylogravures sont inspirés par des thèmes de cette culture urbaine dont deux des fleurons sont le théâtre Kabuki et la vogue des poèmes haiku.

    Pendant ce temps, après un début de "règne" prometteur, apogée du régime des TOKUGAWA, le shogun Tsunayoshi (1646-1709) laisse la situation péricliter. Ses prédécesseurs avaient, certes, pris le contrôle des gisements de métaux précieux (or et argent) du pays et s'étaient attribués le droit exclusif de battre monnaie. Mais, face à des difficultés financières persistantes, lui et ses successeurs vont devoir prendre des mesures répétées de dévaluation et d'augmentation de la pression fiscale. Tsunayoshi, bouddhiste fervent préoccupé de la protection des êtres vivants plus faibles dans lesquels on est susceptible de se réincarner, se signale par son amour exagéré des chiens. Ce qui lui vaut d'être moqué. Il finit d'ailleurs fou et assassiné par sa femme...
    En 1701-17047 saouraï3 vient se placer l'incident des quarante-sept ronin. Ils attendent deux ans dans la dissimulation de pouvoir venger leur ancien maître, un daimyo contraint au suicide par les manigances d'un dignitaire de la cour du shogun. Leur vendetta défiant l'ordre public accomplie, ce dernier les autorise néanmoins à se faire seppuku. Leur déjà presque anachronique expression de l'esprit de chevalerie et de fidélité de vassaux envers leur suzerain marque pourtant durablement les esprits.

    Quoi qu'il en soit, le Japon continue à vivre replié sur lui-même, avec une économie essentiellement agricole. Or, entre le début et la fin du shogunat, la population est multipliée par trois, pour atteindre plus d'une trentaine de millions d'habitants, tandis que les rendements ne suivent pas toujours. Le sort des paysans ne va pas s'en trouver amélioré. Les famines vont donc se répéter, y compris dans la première moitié du XIXe siècle, avec leur lot de rébellions impitoyablement réprimées s'étendant parfois aux villes.
    À cela s'ajoutent diverses catastrophes naturelles. À commencer par plusieurs incendies ravageant Edo, première ville du monde par sa population et longtemps construite en bois. Sans parler des tremblements de terre, comme celui du Kanto, en 1703, ou des éruptions volcaniques, dont la dernière touchant le mont Fuji, en 1707.

    Le shogun Yoshimune (1684-1751) tente bien par des mesures énergiques de réduire les crises rurales et la pauvreté des campagnes. Il allège également les restrictions qui pèsent sur la circulation des livres étrangers, facilitant l'épanouissement des "études hollandaises" (rangaku). Les Hollandais restent les seuls étrangers autorisés à des contacts parcimonieux avec les Japonais, constituant leur principale source d'information sur les techniques nouvelles, les sciences modernes et la médecine. À l'inverse, une autre école d'intellectuels nippons (wagakusha) remet à l'honneur le shinto et les anciens mythes sur l'ascendance divine de l'empereur. Elle annonce un nationalisme en devenir et un mouvement favorable à la restauration du pouvoir impérial qui va remettre en question l'existence même d'un shogun.
    Cependant, la pression sur les frontières toujours fermées de l'archipel se fait de plus en plus forte de la part des puissances occidentales colonialistes. Entre autres, les Britanniques, menaçants champions du Libre Échange, viennent de s'ouvrir le marché de la Chine avec leurs canonnières suite aux Guerres de l'opium (1839-1842). De même, les Français s'intéressent aux îles Ryukyu, au sud du Japon, tandis que les Russes convoitent la nordique Ezo (la future Hokkaido), alors seulement partiellement entrée dans le giron du shogunat.

    Fin du shogunat des Tokugawa (Bakumatsu,1853-1867)

    Après presque 250 ans de soumission collective, passés à l'écart du reste du monde, le Japon, encBarques, canons de bronze et armures laquées de troupes du Shogun, face aux vaisseaux cuirassés arborant le pavillon américain.ore partiellement plongé dans la féodalité, est brutalement contraint à l'ouverture. Cet évènement se solde par la capitulation du shogunat (ou bakufu) des TOKUGAWA face aux exigences étrangères. Il va provoquer une crise de confiance à l'intérieur du pays qui va précipiter la fin du régime, à l'issue d'une période troublée appelée Bakumatsu Matthew Perry(la Fin du bakufu).
    En 1853, profitant de la Guerre de Crimée qui occupe Anglais et Français, les Américains, en pleine expansion dans le Pacifique, obtiennent la déclaustration du Japon. L'officier de marine Matthew PERRY (1794-1858), au cours d'une promenade militaire dans la baie d'Edo, exhibe quelques navires et leurs canons, dont certains à vapeur. Le shogun en poste doit s'incliner face à la supériorité technologique des étrangers et décide de traiter lors du retour des "vaisseaux noirs", en 1854. Des accords commerciaux sont passés avec les États-Unis, leur ouvrant deux ports : Shimoda (près d'Edo) où vient s'installer bientôt un consul américain, Townsend HARRIS (1804-1878), et Hakodate (Ezo, aujourd'hui Hokkaido).

    Très rapidement, d'autres puissances occidentales s'engouffrent dans la brèche à la suite des Américains. Ainsi, outre les Hollandais déjà présents, Anglais, Russes et Français se voient reconnaître des conditions commerciales favorables pour s'établir au Japon. Certains ports comme Yokohama (maintenant près de Tokyo) profitent de leur implantation pour se développer.
    Néanmoins, la venue des étrangers divise les sphères dirigeantes japonaises en deux camps. Les plus conservateurs et xénophobes voudraient tout simplement s'en débarrasser. On trouve parmi eux eux de jeunes samurai très dynamiques, entraînés physiquement et bien éduqués, issus des couches les plus basses des guerriers de clans éloignés géographiquement du pouvoir central du shogun à Edo. C'est particulièrement le cas des hommes des fiefs de Choshu (extrême ouest de Honshu) et de Satsuma (sud de Kyushu). Ces seigneuries, traditionnellement résistantes au shogunat, se sont pourtant enrichies, malgré ses interdictions, en continuant à faire du négoce avec la Chine et la Corée. Leurs samurai se réclament de l'empereur, dont ils veulent faire le défenseur de l'indépendance nationale. Ils se rapprochent dans ce but des princes de la cour impériale de Kyoto qui sort d'un sommeil de nombreux siècles. En revanche, les plus pragmatiques, shogun en tête, ont pris le parti de s'accommoder de l'intrusion occidentale, au moins le temps d'apprendre d'elle comment moderniser le pays et, en premier lieu, son artillerie et sa flotte.

    Leur différend va rapidement dégénérer et se régler en batailles rangées au sabre dans les rues. Ainsi, des éléments conservateurs assassinent le "grand ancien" (tairo) II Naosuke (1815-1860), négociateur des "traités inégaux", pour eux lashinsengumi personnalité symbolique de la compromission avec les étrangers. Les marines occidentales se livrent cependant à des démonstrations de force contre les ports de Kagoshima (Satsuma) en 1862 et Shimonoseki (Choshu) en 1863-1864, suite à des actes d'hostilité des clans locaux. Elles obligent le shogunat à de nouvelles concessions.
    Partisans d'une restauration de l'empereur, clan de Choshu au premier rang, et troupes shogunales comme la milice nommée shinsen-gumi, s'affrontent au cours de diverses escarmouches. Ils se disputent notamment le contrôle de Kyoto. Face à la progression des idées prônant le rétablissement du pouvoir impérial et à une situation de guerre civile latente, le shogunat ne reste pas inactif. Il crée un embryon d'armée moderne équipée de fusil. Mais les élites de Satsuma et de Choshu font de même, tirant les leçons de leurs affrontements perdus contre les Occidentaux. Elles mettent une sourdine à leur xénophobie et reçoivent l'appui des Britanniques ! Dans le même temps, l'échec d'opérations militaires dirigées contre ces fiefs récalcitrants de 1864 à 1866 conforte le parti pro-impérial. Le dernier shogun TOKUGAWA, Yoshinobu (1837-1913), gouverne un an avant de devoir renoncer à un pouvoir qu'il est censé détenir d'une délégation impériale. Le 9 novembre 1867, le shogunat est supprimé au profit d'une restauration de l'autorité du jeune empereur Mutsuhito (nom posthume: Meiji, 1852-1912).


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